L’immigration vue par une immigrée Nous sommes allés rencontrer Zofja Ganno, polonaise arrivée dans le nord de la…

L’immigration vue par une immigrée

Nous sommes allés rencontrer Zofja Ganno, polonaise arrivée dans le nord de la France en 1938. Les frontières de son pays ayant été bloquée dès 1939 (blitzkrieg), elle resta vivre en France pendant toute la guerre.

Ce n’est que 8 ans plus tard, mariée et déjà trois fois mère, qu’elle pourra revoir son pays… De retour en France, elle aura encore quatre enfants, tous français, fils et filles d’immigrés. Elle nous raconte les épreuves de son intégration et son regard sur l’immigration d’aujourd’hui.

Près de 20 millions de français ont au moins un grand-parent né à l’étranger.

Il faut prendre conscience de cela, car n’y a t-il pas plus grand paradoxe de critiquer et de rejeter en bloc l’immigration quand on a soi-même des origines étrangères? Considérer l’immigration comme origine de tout les maux du pays est loin d’être une idée nouvelle…

Les Maliens ou Vietnamiens d’aujourd’hui sont les Italiens, Allemands d’hier et les Roumains, Ukrainiens de demain. Il serait dommage répéter inlassablement le même schéma!

Pour cela, il faut accepter que certains puissent (et veuillent) vivre avec plusieurs cultures. Il ne faut pas imposer un choix. La culture française (en particulier à travers sa langue) doit servir de lien entre chaque français, mais préserver, entretenir sa culture d’origine est une chose naturelle. Evoluer dans un milieu multi-culturel est un enrichissement évident, aussi bien pour les immigrés ou personnes d’origines étrangère que pour la société toute entière.

Mais qu’en est-il du sentiment d’appartenance à la France, à la culture française, quand on est un immigré polonais arrivé dans les années 30, un espagnol ayant fuit la dictature franquiste, une main-d’oeuvre marocaine dans les années 70 ou simplement un paysan chinois? Ces différents visages de l’immigration arrivés tout au long du XXe siècle n’ont-ils pas rencontré les mêmes problèmes, souffert des mêmes maux?

Etudier le phénomène à l’échelle nationale ou de façon purement historique ou sociale ne me parait pas le plus intéressant et de plus déjà largement traité. C’est plutôt au travers de portraits, de parcours singulier d’un membre d’une communauté que nous estimons qu’il est intéressant de raconter cette histoire.
Le but est donc de relier toutes les différentes vagues qui se sont succédées durant le siècle précèdent et de rendre compte de leurs similarités.
On se rend compte aussi que les problèmes qu’ils ont pu rencontrer n’est pas tant du à leur couleur de peau, leur religion… mais simplement au fait d’être étranger!
Quentin d’Hainaut & Joseph Haley